Le cabanon

Publié le 2025-07-28 par DarkChyper

Cet été, c’est décidé : je m’occupe enfin du cabanon au fond du jardin.

Pas question de tout rénover (même s’il en aurait bien besoin), mais plutôt de lui offrir un petit level up bien mérité. L’idée, c’est surtout d’avoir des projets concrets à réaliser… et donc des articles à écrire et partager ici.

A priori, ce sera une mini-série en trois volets ; celui que vous êtes en train de lire étant le premier.

Phase 1 : désencombrer et sécuriser l’électricité. On commence par du concret : vider l’espace et remettre un peu d’ordre dans l’installation électrique existante. Beaucoup de photos au programme, ce qui change un peu de mes articles habituels, même si le format du blog n’est pas forcément pensé pour ça.

Phase 2 : fabriquer une VMC un peu maligne. Je vais tenter de bricoler une VMC en mode Do It Yourself, avec une petite dose d’intelligence, et peut-être même une connexion à distance.

Phase 3 : une touche de domotique. Si le temps me le permet, j’ajouterai un capteur température/humidité pour l’extérieur, avec des leds de couleurs pour "lire" les infos depuis la maison, relié à terme à une instance de Home Assistant, que je n'ai pas encore. Juste ce qu’il faut pour commencer à domotiser le cabanon.

L'intérieur du cabanon peu après notre arrivée dans la maison


Désencombrement

Il y a quelques semaines, j’ai attaqué la première étape : faire le grand vide dans le faux plafond du cabanon.

Avec le temps, j’y avais entassé un joyeux mélange de trucs « au cas où » ; des objets sans vraie utilité mais qu’on garde parce qu’on a la place. Et quand on fait ça, on se retrouve avec un plafond saturé, un espace devenu inaccessible.. et aucun accès pour réparer la ventilation mécanique qui faisait un vacarme pas possible.

J’ai donc sorti la visseuse, retiré les plaques d’OSB une à une… et voilà ce que ça donnait une fois tout mis à nu :

Vue de l’intérieur du cabanon sans les plaques d’OSB : une sensation de grand volume retrouvée.

J'ai également retirer les clous qu'il y avait un peu partout sur la structure. Certains servaient à maintenir le câble du plafonier...

Tant qu’à faire, j’ai aussi démonté proprement l’ancienne ventilation. Elle ne servait plus à grand-chose à part faire trembler les murs à chaque mise en route. Elle était directement câblée sur un disjoncteur dédié, pour faire office d'interrupteur.

C'était donc ca qui faisait autant de bruit ? Notez le joli sucre pour relier ca directement au disjoncteur donc au 220v sans boite de dérivation.

On débranche tout

Et puisque l’on parle d’électricité… voici le fameux tableau qui me hante depuis notre arrivée dans cette maison :

Un tableau electrique nu, dans un cabanon, sans isolation rien... normal, tout va bien


⚠️ Avant d’aller plus loin, petit rappel important : L’électricité peut être dangereuse, voire mortelle.
Ne mettez jamais les mains dans une installation sans avoir coupé l’alimentation générale, et uniquement si vous êtes sûr de ce que vous faites.
En cas de doute, n’hésitez jamais à faire appel à un professionnel qualifié, que ce soit pour un conseil ou un coup de main.
Et si vous choisissez malgré tout de faire les travaux vous-même, gardez ceci en tête :
Si vous avez un doute… c’est qu’il n’y a aucun doute : vous ne savez pas.
Dans ce cas, on arrête tout, on respire, et on demande de l’aide.

Seconde note importante : je ne suis pas un professionnel. Cet article n’est pas un tutoriel à suivre à la lettre, mais simplement le récit d’un projet personnel, raconté à ma façon. Il est probable que certaines choses ne soient pas parfaitement conformes aux règles de l’art, même si j’essaie toujours d’appliquer un minimum de bon sens, notamment en matière de sécurité.


Rien ne va dans cette installation. Les câbles sont à nu, sans protection, exposés à l’intérieur du cabanon comme s’il ne pleuvait jamais en France (ou que la chaleur, et donc l’humidité dans une cabane en bois, ne pouvaient jamais grimper en flèche). L’alimentation générale, venant de la maison, est directement accessible et n’offre aucune protection des personnes. Evidemment, rien n’est étiqueté, les circuits lumière et prises sont mélangés allègrement, et les sections de câble sont pour le moins hasardeuses.

Avant de tout couper, j’ai commencé par repérer soigneusement chaque circuit. Pour ça, j’ai d’abord coupé le différentiel et tous les disjoncteurs. Ensuite, je les ai remis un par un pour voir ce qui se passait (tout en gardant les doigts loin, bien sûr), puis je les ai redéclenchés pour étiqueter les câbles à froid.

Une fois tout repéré, j’ai coupé le départ dans la maison depuis le tableau principal. J’ai vérifié avec un tournevis testeur (vous savez, celui qui s’allume quand il y a du jus) que tout était bien hors tension. À partir de là, j’ai pu démonter proprement : les disjoncteurs, les peignes, les câbles, les restes du coffret, et même les plaques d’OSB autour.

Et là encore, je suis allé de surprise en surprise. Le câble de terre, par exemple, passait derrière la cloison. Il était peint, usé, et noirci par l’oxydation là où il rejoignait le piquet. Super rassurant. Quant à l’alimentation générale, je pensais qu’elle allait directement jusqu’au coffret principal... Mais pourquoi faire simple et sécurisé ?

Elle passait par un vieux boîtier de dérivation caché dans le mur, poussiéreux et fissuré. Les gaines des câbles étaient coupées avant de rentrer dans le boîtier. À l’intérieur, trois énormes sucres (ou dominos), bien tassés, reliés à des câbles rigides comme du fer à béton, et bien sûr dans un branchement en "i" (je ne sais pas si c’est le vrai terme), donc avec le câble d’arrivée et de départ du même côté du domino. Le câbles de terre que l'on voit sur la photo n'était pas relié au tableau final... Le seul point positif est qu'il n'y avait probablement pas assez d'oxygène dedans pour un départ de feu.

Trois photos d’illustration du paragraphe précédent, avec le câble de terre, et le boîtier d’alimentation fermé et ouvert.


Le plus dingue, c’est que pour pouvoir nous vendre la maison, les anciens propriétaires ont dû faire passer un professionnel pour vérifier l’installation électrique. Le seul défaut indiqué sur le rapport ?

Une ampoule pendante dans le dressing.

Sans commentaire.

Dernière découverte : ce nid derrière le mur. Une sorte de cocon à la paroi très fine, comme du papier ou de la boue très sèche. Je ne suis pas fan des nids de bestioles comme ça, alors je n’ai pas trop réfléchi : après une rapide photo souvenir, je l’ai retiré sans tarder. Par chance, il était vide. Je ne suis pas certain de l’espèce qui l’a construit, peut-être des guêpes maçonnes (et là, c’est dommage, vu qu’elles sont utiles pour réguler les populations de nuisibles), ou bien des frelons… ce qui m’aurait nettement moins plu.

Un nid, en sphères très fines comme du papier, caché dans le mur.

Et je remets le sooooon (enfin l'electricité)

J’ai trouvé tout le matériel dans un magasin de bricolage près de chez moi, une enseigne rouge, noire et blanche pour ne pas les citer. Au total, j’en ai eu pour environ 50 euros. Par chance, les disjoncteurs et le différentiel étaient encore en bon état, ce qui a allégé la facture de remise à niveau. Il me restait aussi du câble provenant d’anciens travaux. J’ai surtout acheté :

J’ai commencé par installer le boîtier. Étanche, une seule ligne, mais ici, c’est largement suffisant. Je l’ai placé juste au-dessus de l’arrivée de l’alimentation générale, qui vient du sol. Le câble de terre est un peu plus long qu'auparavent mais rien de bien méchant.

Photo du câblage en cours dans le boitier. Je ne suis pas un pro, je fais ce que je peux.

En parlant de la terre : j’avais d’abord pensé utiliser une grosse tresse de cuivre, comme celles qu’on emploie pour relier plusieurs piquets de terre entre eux ou vers un bornier de mise à la terre (entre le sous-sol et le tableau électrique). Mais en essayant de la fixer dans le bornier du coffret, je me suis rendu compte que je galérais à faire tenir le tout correctement.

Ne faites jamais ce genre de branchement de terre, c'est interdit, il y a un risque d'échauffement

Et comme souvent dans ces cas-là : s’il y a un doute, c’est qu’il n’y a pas de doute, j’étais en train de faire une belle bêtise.

Je suis donc retourné au magasin pour demander conseil. (Après avoir également demandé à mon papa ancien electricien dans les trains) Le vendeur, après avoir vu la photo de mon bidouillage, m’a confirmé qu’il est strictement interdit de faire ce genre de branchement. Une liaison mal adaptée, surtout avec une section trop importante mal serrée, peut chauffer dangereusement en cas de fuite de courant.

J'ai opté pour le cable de 16mm2, sur les conseils du vendeur. J'ai un peu galéré à l'accrocher sur le bornier du boitier, mais en divisant les conducteurs en deux ça passe. J'ai protégé mon branchement avec une gaine thermo, au cas où.

Le cblage de la terre dans le boitier avec de la gaine thermo pour protéger les conducteurs.

Même si c’est super frustrant de devoir sacrifier une partie de ce qu’on n’utilise pas, il ne faut surtout pas laisser de métal visible ou accessible une fois les peignes en place. Le bon réflexe :

Ce n’est pas forcément joli… mais c’est beaucoup plus sûr.

J’ai conservé le différentiel et les disjoncteurs d’origine, donc je ne me suis pas trop pris la tête sur le dimensionnement précis de la ligne. J’ai simplement mis les prises de courant et la partie domotique sur deux disjoncteur 16A, juste après le différentiel, puis j’ai mis les éclairages sur deux 10A (un éclairage intérieur et un extérieur). Il y a sûrement moyen de faire mieux ou plus optimisé, mais ça me semble correct dans le contexte du cabanon.

J’ai pas mal galéré à refaire tous les circuits, à placer correctement les câbles pour éviter que tout s’emmêle. Mais au final, je suis plutôt fier du résultat. J’ai tout étiqueté proprement : aussi bien sur le tableau que sur les boîtes de dérivation. J’ai également recâblé la lumière intérieure, que j’ai passée dans un tube PVC pour un rendu plus propre. La gaine générale et le câble de terre passent eux aussi dans des tubes PVC, et j’ai même ajouté du scotch jaune et vert à intervalles réguliers pour bien identifier le fil de terre. Cet identification n'était pas nécessaire, elle était donc indispensable :).

Pour finir, j’ai profité d’avoir entièrement vidé le cabanon pour refaire les cloisons en OSB, en recyclant les plaques que j’avais retirées du faux plafond.

C'est beau, c'est propre, c'est tout étiqueté...

J’y ai passé bien plus de temps que prévu : les allers-retours au magasin, les surprises au fil du chantier, les câbles de grosse section à dénuder à la main (une joie)... Au final, ce projet s’est étalé sur 3 à 4 jours, en y travaillant de manière non continue.

C’était un sacré morceau pour une « simple » mise en sécurité. Mais maintenant, le cabanon est sain, fonctionnel, et prêt pour la suite.

Prochaine étape : lui redonner un peu de souffle... avec une "VMC" faite maison !